L’annonce de la dégradation de la note de la France par l’agence S&P n’aura pas d’impact sur la fiscalité, a assuré samedi le ministre des Finances, Bruno Lemaire.
Le vendredi 31 mai 2024, l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a dégradé la note souveraine de la France, la faisant passer de AA à AA- avec une perspective stable. Cette décision reflète les préoccupations de l’agence concernant la capacité de la France à réduire son déficit public et à maîtriser la croissance de sa dette, particulièrement dans un contexte de hausse des taux d’intérêt qui alourdit le coût de la dette nationale.
“Le déficit budgétaire de la France en 2023 a été nettement plus élevé que ce que nous avions prévu”, a justifié la société américaine dans une analyse accompagnant la note, qui s’attend à ce que le déficit ne puisse revenir sous 3% du PIB d’ici 2027.
Cette dégradation intervient dans un contexte où les autres grandes agences de notation, Moody’s et Fitch, ont maintenu des notations relativement stables pour la France, soulignant néanmoins des perspectives économiques incertaines. La dégradation par S&P accentue la pression sur le gouvernement français pour qu’il accélère ses réformes et renforce sa discipline budgétaire pour regagner la confiance des marchés financiers et des agences de notation.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a réaffirmé samedi qu’il n’y aurait aucune augmentation d’impôts l’année prochaine, malgré la dégradation de la note souveraine de la France par l’agence S&P en raison des déficits persistants du pays.
Pas de hausse d’impôts en 2025
“Il n’y aura pas de hausse des impôts” en 2025, a déclaré Bruno Le Maire samedi sur BFMTV, soulignant que “l’augmentation des impôts n’est pas une option” envisagée par le gouvernement.
Questionné sur la possibilité de désindexer les pensions de retraite et les prestations sociales de l’inflation l’année prochaine, une option pour réaliser des économies, le ministre a répondu qu’aucune décision n’avait été prise.
“Pour 2025, aucune décision n’a encore été préparée, car je les élaborerai en concertation avec les oppositions”, a-t-il précisé en référence au prochain projet de loi de finances, ajoutant qu’il examinerait “toutes les options permettant de rétablir les finances publiques d’ici 2027”.
En rejetant fermement toute possibilité d’augmentation des recettes, Bruno Le Maire insiste davantage sur l’importance de réduire les dépenses publiques parmi les plus de 450 milliards d’euros que l’État dépense chaque année.
Le ministre a rappelé les 10 milliards d’euros d’économies dans les dépenses de l’État décidées au début de l’année, ainsi que son objectif de trouver 10 milliards d’euros de coupes supplémentaires en 2024.