Le groupe informatique Atos a annoncé ce jeudi qu’il prolongeait le délai pour sélectionner une proposition de restructuration financière privilégiée jusqu’au début de la semaine du 10 juin 2024.
Lundi, Atos avait indiqué avoir reçu deux propositions révisées concernant sa restructuration financière et travailler à obtenir un “soutien maximal” pour l’une d’elles d’ici mercredi. Les propositions proviennent, d’une part, du fonds EP Equity Investment (EPEI) dirigé par l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky, en partenariat avec Attestor Limited, et d’autre part, d’un consortium dirigé par le spécialiste de la transition numérique Onepoint, avec la société d’investissement Butler Industries, l’entreprise de services informatiques Econocom et un groupe de créanciers d’Atos.
“La direction d’Atos est en discussion avec les parties concernées afin d’améliorer certains termes de leurs propositions révisées dans l’intérêt supérieur de l’entreprise”, a déclaré le groupe dans son communiqué de jeudi. “La conciliatrice a également demandé un délai supplémentaire afin de maximiser le soutien des créanciers financiers de l’entreprise pour leur proposition privilégiée”, a précisé Atos.
L’entreprise, un acteur clé des JO de Paris cet été, avait déclaré avoir besoin de 1,2 milliard d’euros de liquidités pour ses opérations en 2024-2025 et souhaitait réduire sa dette brute de 4,8 milliards d’euros à 3,2 milliards d’euros afin de maintenir son activité.
Les offres des deux candidats
Selon des documents officiels publiés par Atos lundi, M. Kretinsky et Attestor ont soumis une offre pour reprendre l’ensemble du groupe. Cette offre prévoit l’annulation d’environ 3,4 milliards d’euros de dette, contre 4 milliards initialement envisagés. Ils se déclarent prêts à fournir une augmentation de capital de 500 millions d’euros et à investir jusqu’à 200 millions d’euros supplémentaires pour répondre aux besoins en liquidités de l’entreprise.
De son côté, l’offre dirigée par David Layani, PDG de Onepoint, et les créanciers associés, propose une restructuration de la dette à hauteur de 2,9 milliards d’euros et une augmentation de capital de 250 millions d’euros. Cette offre entraînerait une nouvelle répartition du capital avec 21 % pour le consortium mené par Onepoint et 9 % pour les obligataires.
En parallèle, l’État français a réitéré à plusieurs reprises son intention d’acquérir les activités d’Atos jugées “stratégiques”, telles que les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, les contrats avec l’armée française et les produits de cybersécurité, afin d’éviter qu’elles ne passent sous contrôle étranger.
Atos a par ailleurs confirmé son objectif de finaliser un accord de restructuration financière d’ici juillet.