Les chefs d’entreprise déplorent un climat des affaires au plus bas

L’économie française connaît une forte dégradation en juillet 2024, selon l’Insee. Les chefs d’entreprise de tous secteurs expriment un pessimisme croissant face à une demande en berne et une productivité en chute libre. Découvrez les chiffres et analyses clés de cette crise économique.

Chefs d'entreprises

L’été est loin d’apporter du soleil dans les affaires françaises. Les chefs d’entreprise de tous secteurs s’accordent sur une dégradation marquée du climat des affaires en juillet, selon les dernières données publiées par l’Insee ce jeudi 25 juillet 2024. Plongeant à son niveau le plus bas depuis février 2021, l’indicateur synthétisant le climat des affaires s’établit à 94 points, bien en dessous de sa moyenne de longue période fixée à 100 points.

Des secteurs en souffrance

L’industrie et les services sont particulièrement touchés, avec une chute de l’indicateur de 101 à 95 points dans les services et de 99 à 95 points dans l’industrie. Cette baisse s’explique principalement par une baisse des commandes étrangères. “La demande prévue est en net repli, ce qui reflète une forte incertitude et une faible dynamique de croissance,” précise l’Insee.

Dans le commerce de détail, l’indicateur passe de 99 à 94 points, montrant des intentions de commande et des perspectives générales de moins en moins favorables. Le commerce de gros, mesuré tous les deux mois, atteint 92 points en juillet, contre 95 en mai.

Le secteur du BTP n’est pas épargné

Même le secteur du bâtiment, souvent plus résilient, observe une légère baisse, passant de 100 à 99 points, ce qui reste néanmoins sous la moyenne de longue période. Cette situation est aggravée par une dégradation du climat de l’emploi, où l’indicateur tombe de 100 à 96 points. “Cette détérioration résulte principalement du recul des soldes d’opinion relatifs à l’évolution récente et à venir des effectifs dans les services,” explique l’Insee.

Au cœur de cette dégradation économique, la productivité française montre des signes alarmants. Les crises successives – pandémie, guerre en Ukraine, crise énergétique – ont percuté la trajectoire du PIB, qui affiche une diminution de 3,5 % en 2023 par rapport à 2019. François Geerolf, professeur d’économie à Sciences-Po, s’inquiète : “Le décrochage est inquiétant. L’emploi s’est amélioré, mais la productivité s’est effondrée.”

Les perspectives des industriels

Les industriels, quant à eux, font face à une demande en berne et à des goulots de production qui s’accentuent. En juillet 2024, 38 % des entreprises industrielles déclarent ne pas pouvoir augmenter leur production avec leurs moyens actuels, contre 29 % le trimestre précédent. Les soldes d’opinion sur la demande globale et étrangère passée et prévue se replient, indiquant une faiblesse persistante. Par ailleurs, les difficultés de recrutement continuent de diminuer, atteignant leur plus bas niveau depuis juillet 2021.

En termes de salaires, les chefs d’entreprise de l’industrie manufacturière anticipent une stabilité avec une légère hausse prévue de 0,2 % pour les trois prochains mois, malgré une situation de trésorerie jugée plus dégradée.

À lire aussi :

PARTAGER

Abonnez-vous
à notre Newsletter