Fin des voitures thermiques en 2035 : une bonne nouvelle à l’horizon, coup sévère pour l’électrique

Les moteurs à combustion ne sont peut-être pas prêts à tirer leur révérence. Alors que l'Europe visait leur interdiction dès 2035, la pression monte pour repousser cette échéance. Et si votre voiture thermique avait encore de beaux jours devant elle ?

C’était censé être la fin d’une époque. En 2022, le Parlement européen votait l’interdiction des ventes de voitures thermiques neuves à partir de 2035. Objectif : accélérer la transition écologique du continent. Mais à dix ans de l’échéance, rien ne semble aller comme prévu. Entre désillusions industrielles et réalités du marché, le thermique résiste. Dernier rebondissement en date : le chancelier allemand Friedrich Merz plaide ouvertement pour un abandon de cette interdiction.

Car en coulisse, la situation est bien plus chaotique qu’annoncée. Les ventes de voitures électriques stagnent, les coûts explosent, et les constructeurs européens s’effondrent face à la concurrence chinoise. Derrière les discours politiques, c’est toute une industrie qui tente de sauver sa peau.

Les promesses de l’électrique confrontées au mur de la réalité

La mise en orbite des véhicules électriques en Europe devait être rapide. Trop rapide, peut-être. En 2024, les voitures électriques ne représentaient encore que 15,8 % du marché automobile européen, loin des 20 à 25 % nécessaires pour tenir les objectifs de 2035. En France, les ventes de voitures neuves ont chuté de 12 % au printemps 2025. Ce sont les hybrides qui tirent leur épingle du jeu, pas les modèles 100 % électriques.

Face à cette lente progression, les géants de l’automobile tirent la sonnette d’alarme. Volkswagen a manqué ses objectifs de plus de 500.000 véhicules, Ford s’apprête à supprimer 1.000 postes à Cologne, et Stellantis prévoit du chômage partiel massif. Porsche, de son côté, retarde le lancement de ses modèles électriques, faute de demande suffisante. Les constructeurs ne croient plus au calendrier.

Certains experts dénoncent une transition mal préparée, trop brutale. Passer du tout thermique au tout électrique sans garantir les ressources, ni anticiper les impacts sur l’industrie européenne, aurait été une erreur stratégique. L’Europe, disent-ils, a perdu le contrôle de la chaîne de valeur, désormais dominée par la Chine.

Un modèle économique sous tension

Le prix moyen d’un véhicule électrique en 2024 atteignait 63.000 euros en Europe, contre 37.000 euros pour une voiture thermique. Une différence qui pèse lourd sur les décisions d’achat. D’autant que dans l’automobile, toute hausse de prix entraîne mécaniquement une baisse équivalente des ventes.

La stratégie européenne semble avoir creusé un écart au lieu d’en créer un. Les matières premières sont importées, les batteries chinoises inondent le marché, et l’Europe voit fondre son avance industrielle. Les constructeurs, qui avaient soutenu des normes strictes, réalisent aujourd’hui qu’ils n’en tirent plus d’avantage concurrentiel.

En Allemagne, ce sont 800.000 emplois qui sont menacés dans le secteur. Les responsables politiques plaident désormais pour une approche plus pragmatique : maintenir des moteurs thermiques pour les usages lourds, comme les poids lourds, tout en poursuivant les efforts sur l’électrique pour les trajets urbains. Certains misent aussi sur les carburants synthétiques, qui pourraient permettre une transition plus progressive et moins destructrice pour l’économie locale.

Un recul stratégique… ou un sursis programmé ?

Si l’interdiction de 2035 n’est pas encore en vigueur, elle pourrait être amendée avant même la clause de revoyure prévue en 2026. Bruxelles a annoncé vouloir rouvrir le dossier « le plus tôt possible », et les industriels poussent pour une révision rapide.

Les constructeurs, autrefois promoteurs de ces politiques vertes, appellent désormais à ralentir. La transition leur échappe, les pertes se creusent, et la promesse d’une industrie automobile verte made in Europe s’éloigne. Ce virage énergétique, censé ouvrir une nouvelle ère, a laissé place au doute.

L’avenir des voitures thermiques reste donc plus incertain que jamais. Derrière les promesses politiques, les réalités économiques imposent un réexamen. Une chose est sûre : le moteur à combustion pourrait bien faire de la résistance encore quelques années.

À lire aussi :

PARTAGER

Abonnez-vous
à notre Newsletter