Retraite : si la réforme est suspendue, partirez-vous à 62 ans et 9 mois, ou 63 ans ?

En France, la suspension de la réforme des retraites est sur la table : partirez-vous à 62 ans et 9 mois ou à 63 ans selon votre année de naissance ? Fin 2025 ou début 2026, voici ce que cela changerait pour vos trimestres et votre date de départ.
retraite pension

Et si tout s’arrêtait net. Dans l’hypothèse, encore très incertaine, d’une suspension de la réforme des retraites, beaucoup veulent une réponse simple : à quel âge pourrais-je partir. La question est concrète, surtout pour les générations nées dans les années 1960, déjà concernées par le relèvement progressif de l’âge légal de départ.

Aujourd’hui, la règle issue de septembre 2023 remonte l’âge de trois mois par an pour viser 64 ans en 2030. Concrètement, les personnes nées en 1963 partent à 62 ans et 9 mois. Exemple parlant : né le 1er janvier 1963, un assuré pouvait théoriquement partir le 1er octobre 2025. Et ensuite. Deux scénarios de gel ressortent, avec des effets très différents selon votre année de naissance.

La suspension ferait varier l’âge légal entre 62 ans et 9 mois et 63 ans

Premier scénario évoqué par les acteurs du dossier : un gel début 2026 qui figerait l’âge légal à 63 ans. Dans ce cas, la génération 1964 verrait son départ fixé à 63 ans, puis les générations 1965, 1966 et 1967 pourraient aussi partir à 63 ans, tout comme 1968 et suivantes à 63 ans. C’est une estimation, car un texte de loi serait nécessaire pour acter ce gel et ses bornes exactes.

Deuxième scénario, débattu aussi : une suspension fin 2025 qui stabiliserait l’âge à 62 ans et 9 mois. Les 1963 ne changeraient pas, mais les générations 1964, 1965, 1966, 1967 et 1968 et suivantes partiraient potentiellement à 62 ans et 9 mois. Un mot de syndicat résume cette option : “On reste à 62 ans et 9 mois et les choix futurs sont renvoyés après la présidentielle”, indique la CFDT, selon MoneyVox. Dans les deux cas, une précision clé reste valable pour tout le monde : le taux plein automatique est obtenu à 67 ans, quel que soit le nombre de trimestres.

  • Si la suspension intervient début 2026 : gel autour de 63 ans à partir de la génération 1964.
  • Si la suspension intervient fin 2025 : gel à 62 ans et 9 mois dès la génération 1964 (les 1963 restant à 62 ans et 9 mois).

La durée d’assurance exigée reste incertaine, en trimestres

Autre point qui compte dans votre calcul : combien de trimestres valider pour partir au taux plein. Là encore, tout dépendrait du périmètre de la suspension. Si elle ne concernait que l’âge légal, la durée d’assurance suivrait la trajectoire actuelle. Si elle gelait aussi la durée, l’effet ne serait pas le même selon l’année de naissance. En cas de suspension début 2026, la durée requise serait figée à 171 trimestres à compter de la génération 1964. En cas de suspension fin 2025, la durée serait figée à 170 trimestres à compter de la génération 1963.

Repères utiles d’après les barèmes en vigueur : pour les personnes nées de janvier à août 1961, il faut 168 trimestres ; de septembre à décembre 1961, 169. Pour 1962, 169 trimestres ; pour 1963, 170 trimestres. Pour 1964, la réforme actuelle porte l’exigence à 171 trimestres, mais une suspension fin 2025 pourrait ramener l’objectif à 170 trimestres. Pour 1965 et suivantes, la réforme prévoit 172 trimestres, avec une hypothèse de maintien à 170 trimestres si la suspension couvrait aussi la durée d’assurance. Tout cela suppose le vote d’une loi, qui fixerait précisément l’âge, la durée et le calendrier d’application.

En pratique, retenez la logique de calendrier. Aujourd’hui, 62 ans et 9 mois s’appliquent à la génération 1963. Un gel début 2026 ferait basculer la génération 1964 sur 63 ans, là où un gel fin 2025 ramènerait les générations 1964 à 1968 et suivantes à 62 ans et 9 mois. Le tout avec, en toile de fond, un nombre de trimestres qui pourrait rester sur la trajectoire actuelle ou être figé, selon l’écriture du texte. Une nuance qui change tout pour votre date de départ, et qui n’attend plus qu’un arbitrage législatif.

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