Atos, géant informatique français, annonce un accord de financement de 1,675 milliard d’euros avec ses créanciers pour restructurer sa dette colossale et garantir son rôle crucial aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
Le géant informatique français Atos a franchi une étape cruciale. En effet, ce lundi l’entreprise obtient un accord salvateur avec ses banques et créanciers obligataires. Cet accord, d’un montant de 1,675 milliard d’euros, vise à financer un plan de restructuration. Le but est de sortir le groupe de ses difficultés financières. L’objectif annoncé est d’ouvrir une procédure de sauvegarde accélérée durant la semaine du 22 juillet 2024. Cela permettra d’obtenir l’approbation du tribunal de commerce. Ensuite, le plan de restructuration financière pourra être mis en œuvre.
Avec plus de 90.000 employés répartis dans 69 pays, Atos, partenaire technologique clé des Jeux Olympiques de Paris 2024, subit depuis des mois une situation financière précaire. La société est accablée par une dette brute colossale de 4,8 milliards d’euros. En février, elle avait initié une procédure de restructuration. Elle espérait ainsi se redresser malgré les multiples rebondissements financiers et les offres de reprise non concluantes. Cependant, après le retrait du consortium mené par Onepoint en juin, la situation a changé. Finalement, les créanciers et banques se sont unis pour sauver Atos.
Détails du plan de restructuration
Le plan de restructuration prévoit une augmentation de capital de 233 millions d’euros et un apport financier de 1,675 milliard d’euros, ainsi qu’une réduction de la dette d’environ 3 milliards d’euros. L’entreprise devrait mettre en œuvre les opérations de restructuration au cours du second semestre 2024 et les achever d’ici la fin de l’année ou au premier trimestre 2025. À terme, les banques et détenteurs d’obligations deviendront les actionnaires majoritaires d’Atos, détenant jusqu’à 99,9 % du capital. Les actionnaires actuels pourront participer à l’augmentation de capital pour éviter une dilution excessive de leur participation.
Atos joue un rôle crucial dans le domaine de la défense et de la sécurité. De plus, Atos est un partenaire informatique mondial du Comité international olympique depuis 2002. Le groupe est responsable de la gestion des accréditations, de la diffusion des résultats et de la cybersécurité pour les Jeux Olympiques de Paris. De plus, ses activités ajoutent une dimension politique à son avenir. En effet, Atos a des activité dans le secteur de la défense, incluant l’équipement de l’armée et les supercalculateurs pour la dissuasion nucléaire française.
Les prochaines étapes
Le président du groupe, Jean-Pierre Mustier, a confirmé que les produits de la vente de certains actifs, dont le logiciel pour les centrales nucléaires Worldgrid et d’autres actifs liés à la défense, iront au remboursement des créanciers. Ces ventes, estimées respectivement à 270 millions et 700 millions d’euros, seront conditionnées par la trésorerie prévisionnelle d’Atos. Les créanciers, dont DE Shaw, Boussard & Gavaudan, Tresidor, Syquant, SPG, Fidera, Blackrock et AG2R, ont déjà donné leur accord majoritaire pour ce plan de sauvetage.
Paul Saleh, dirigeant d’Atos, a exprimé son optimisme : « C’est une étape extrêmement importante pour le groupe. Notre profil de crédit va être très très solide ». Il a également rassuré les clients en soulignant que le groupe n’avait enregistré aucun départ majeur depuis Fedex. De plus, il a affirmé que les équipes mobilisent pour garantir le succès des Jeux Olympiques. L’entreprise révisera la gouvernance. Ils prévoient une transition à la fin de la mise en œuvre de l’accord financier.