Catastrophes naturelles : 120 milliards de dollars de pertes

Le premier semestre 2024 a vu des catastrophes naturelles provoquer 120 milliards de dollars de pertes économiques, un chiffre en légère baisse par rapport à 2023 mais toujours colossal. Le changement climatique continue d’intensifier ces événements, posant des défis croissants pour les assureurs et les réassureurs.

Le premier semestre de 2024 a vu des catastrophes naturelles dévastatrices provoquer des pertes économiques massives, atteignant 120 milliards de dollars. Bien que ce chiffre soit en baisse par rapport à 2023, les impacts restent parmi les plus importants enregistrés, selon le rapport du 31 juillet 2024 du réassureur Munich Re. Ces catastrophes, notamment des séismes et des inondations, ont causé des ravages à travers le monde, de l’Asie à l’Amérique en passant par l’Europe.

Un séisme au Japon, survenu le jour du Nouvel An, a entraîné 10 milliards de dollars de pertes et causé la mort de 245 personnes. Les inondations aux Émirats arabes unis, à Oman et au Brésil ont également contribué à ce lourd bilan. En Europe, les crues de fin mai-début juin ont causé 5 milliards de dollars de dégâts, touchant principalement l’Allemagne, où l’assurance inondation est rare.

Le réassureur Munich Re souligne que bien que les pertes économiques soient de 20 milliards de dollars inférieures à celles de l’an dernier, la situation pour les assureurs est plus complexe. En effet, des compagnies telles qu’AXA, Allianz et State Farm ont dû assumer une part plus importante des coûts. Les réassureurs ont pris en charge 62 milliards de dollars de pertes au premier semestre 2024, contre 60 milliards en 2023.

Le rôle croissant du changement climatique

Le réchauffement climatique est identifié comme un facteur clé derrière l’augmentation des catastrophes naturelles. Les températures record dans l’Atlantique Nord et le phénomène La Niña pourraient intensifier la saison des ouragans, augmentant les risques de catastrophes naturelles dans les mois à venir. Thomas Blunck, membre du conseil d’administration de Munich Re, a déclaré : « Le changement climatique entraîne des risques auxquels tout le monde devra s’adapter afin d’atténuer les pertes croissantes liées aux événements météorologiques ».

Si le début d’année 2024 n’a pas été épargné par les catastrophes, avec des orages violents aux États-Unis coûtant entre 3,4 et 4,5 milliards de dollars par épisode, une certaine stabilisation des tarifs de réassurance a été observée. Une étude du courtier Howden indique une hausse moyenne de 3% des tarifs en janvier 2024, contre 40% l’année précédente, en raison de l’augmentation de l’offre de réassurance.

Des perspectives inquiétantes pour le second semestre

Les prévisions pour le reste de l’année ne sont guère optimistes. L’ouverture prématurée de la saison des ouragans avec la tempête Beryl en juillet 2024 illustre bien les risques persistants. Les experts prévoient que le coût des catastrophes naturelles continuera à augmenter, principalement en raison du changement climatique. « D’ici à 2050, le coût des dommages liés au climat pourrait augmenter de 50 % », selon Christophe Béchu, ex-ministre de la Transition écologique.

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