La BCE baisse ses taux, quels impact sur les crédits immobiliers?

Pour la première fois depuis juillet 2022, la Banque Centrale Européenne (BCE), a annoncé ce jeudi une baisse de 0,25% de ses taux directeurs. Quel impact sur les emprunteurs ?

Christine Lagarde, Présidente de la Banque Centrale Européenne
Christine Lagarde, Présidente de la Banque Centrale Européenne

Les taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) – un de ses trois principaux taux – ont atteint un sommet historique de 4,50 %. Après avoir été négatifs pendant longtemps, ils ont été portés à ce niveau en septembre 2023, suite à une dixième augmentation consécutive depuis juillet 2022, dans le but de contrer la crise inflationniste post-pandémie de Covid-19. Cette baisse marque la première réduction des taux depuis septembre 2019.

La réduction de 0,25 % est marginale. Cette baisse progressive s’explique par une inflation persistante, qui a même légèrement augmenté, atteignant 2,6 % sur un an en mai dans l’ensemble de la zone euro, après 2,4 % en avril.

En près de 25 ans d’existence, c’est la première fois que la BCE décide de modifier l’orientation de sa politique monétaire. Habituellement, c’est la Réserve fédérale américaine (Fed) qui fixe le rythme à l’échelle mondiale. L’économie des États-Unis, trop résiliente, continue d’alimenter l’inflation, incitant ainsi la Fed à faire preuve de prudence et à retader la baisse de ses taux.

Quel impact sur les crédits immobiliers?

Les taux d’intérêt de la BCE s’appliquent aux banques commerciales, qui se refinancent auprès de l’institution. Ces banques répercutent ensuite les conditions d’emprunt sur leurs clients. Lorsque les taux baissent, le coût auquel les banques empruntent de l’argent diminue.

En pratique, obtenir un crédit pour l’achat d’un bien immobilier est devenu plus difficile depuis près de deux ans, ce qui a provoqué une crise dans le secteur. Avec un nombre croissant de ménages incapables de financer l’achat d’un logement, les vendeurs peinent à trouver des acheteurs, paralysant ainsi le marché immobilier.

Cependant, la baisse des taux annoncée ce jeudi, n’étant pas accompagnée d’une déclaration en faveur d’une réduction plus significative, ne devrait pas avoir d’effet notable pour le moment.

Pour rappel, les taux moyens (toutes durées confondues) sont passés de 4,21 % en novembre et décembre 2023, pour descendre à 4,12% en janvier 2024 puis à 3,98 % en février, 3,89 % en mars, 3,82 % en avril, et enfin 3,73 % en mai, selon les données de l’Observatoire Crédit Logement / CSA.

“Les marchés ont anticipé depuis plusieurs mois cette baisse, et même plusieurs baisses successives qui devraient être finalement moins nombreuses que prévues d’ici la fin de l’année. L’impact sur les taux des marchés financiers et notamment sur les taux obligataires risque donc d’être moins fort que prévu”, a expliqué Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer sur Bfmtv.

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