La France face à une vague de faillites des entreprises

La France connaît une hausse de 18 % des défaillances d’entreprises au premier semestre 2024, menaçant 102 500 emplois. Les secteurs du commerce, de la construction et de l’immobilier sont les plus touchés. Découvrez les causes et les solutions envisagées pour cette crise.

La France connaît une forte augmentation des défaillances d’entreprises, avec une hausse de 18 % au premier semestre 2024 par rapport à la même période en 2023, selon les données publiées par les administrateurs et mandataires judiciaires ce mercredi. Près de 102 500 emplois sont menacés dans tout le pays.

Au deuxième trimestre 2024, 15 980 entreprises françaises ont fait défaut. Le niveau de sinistralité reste supérieur à celui d’avant la crise sanitaire. Par exemple, le fabricant de chariots métalliques Caddie a été placé en liquidation judiciaire.

Les défaillances touchent divers secteurs économiques. Avec le commerce et la construction en tête. Les activités immobilières quant à elle enregistrent une augmentation de 54 % des défauts. Le transport et l’entreposage sont également affectés (+33 %), ainsi que les activités financières et d’assurance (+25 %).

Les raisons de la crise

Pour certain, la fin des aides d’urgence de l’État a contribué à cette situation. Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas, attribue cette hausse à un “rattrapage des défaillances d’entreprises“. Cependant, l’institut Rexecode voit dans cette tendance les fragilités du tissu productif français. “Le nombre de défauts tutoie les plus hauts historiques“, note-t-il.

Le secteur immobilier est particulièrement affecté. Ce sont plus de 617 agences immobilières qui ont fait défaut au premier semestre. Le secteur du transport et de l’entreposage, ainsi que les activités financières et d’assurance, enregistrent également des augmentations significatives.

Conséquences et solutions potentielles

La combinaison de la croissance ralentie, de la consommation en berne et des coûts de production élevés pèse lourdement sur les entreprises. Denis Ferrand, directeur général de Rexecode, souligne que les entreprises les plus endettées sont les plus vulnérables. Cette fragilité pourrait s’aggraver si les taux d’intérêt continuent d’augmenter.

Patrick Senicourt, président de Nota-PME, observe que beaucoup d’entreprises en défaillance ont été pressées par le remboursement rapide des prêts garantis par l’État (PGE). Il propose de rééchelonner ces remboursements pour les aligner avec la rentabilité des entreprises. Cela pourrait éviter une hécatombe de faillites d’ici la fin de l’année.

Certains experts, comme Patrick Senicourt, anticipent jusqu’à 70 000 défaillances d’entreprises en 2024. Thierry Million, directeur des études à Altares Dun & Bradstreet, table sur 64 000 défaillances d’ici la fin de l’année. Cependant, il note une “lente amélioration” avec le ralentissement de l’inflation.

Les secteurs les plus touchés

Les secteurs de la construction et des agences immobilières sont particulièrement vulnérables. Le taux d’augmentation des défaillances est de 72 % par rapport à la période avant-Covid. Le dynamisme des créations d’entreprises dans d’autres secteurs contraste avec ces baisses. Cependant, la situation reste critique.

Pour faire face à cela, rééchelonner les remboursements des PGE est une solution préconisée. Avec plus de 680 000 PGE contractés pendant la crise, cela représente 144 milliards d’euros. Rééchelonner ces remboursements pourrait prévenir un nombre record de faillites, selon certains experts.

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