La France perd 2 000 distributeurs automatiques de billets en un an

En 2023, la France a vu disparaître 2 000 distributeurs automatiques de billets, une baisse de 4,6 % en un an. Cette diminution, accentuée par la mutualisation des automates et le déclin des paiements en espèces, pose des défis pour l’accessibilité aux espèces, notamment en zones rurales. Découvrez les implications et les alternatives mises en place.

La disparition progressive des distributeurs automatiques de billets en France continue de faire parler d’elle. En seulement une année, le pays a vu disparaître près de 2 000 distributeurs, accentuant les inquiétudes quant à l’accessibilité aux espèces pour de nombreux citoyens.

Selon la Banque de France, le nombre de distributeurs automatiques de billets (DAB) est passé de 46 249 à la fin de 2022 à 44 123 à la fin de 2023, marquant une baisse de 4,6 % en seulement un an. Cette diminution est la plus marquée de ces dernières années et illustre une tendance préoccupante.

La Banque de France, dans un communiqué conjoint avec le ministère de l’Économie, a toutefois tenté de rassurer en affirmant que l’accessibilité aux billets en France métropolitaine reste à un “très bon niveau”. À la fin de l’année 2023, 98,8 % de la population se trouvait à moins de quinze minutes en voiture d’un point équipé d’au moins un DAB.

Des causes multiples à cette réduction

L’une des principales raisons de cette réduction est l’évolution des habitudes de paiement. En 2022, les espèces ne représentaient plus que 50 % des transactions, contre 68 % en 2016. Dans ce contexte, les banques trouvent les DAB de moins en moins rentables et réduisent leur nombre pour diminuer leurs coûts.

La mutualisation des DAB entre plusieurs grandes banques, comme BNP Paribas, Société Générale et Crédit Mutuel Alliance fédérale, est un autre facteur contribuant à cette tendance. Le projet “Cash Services”, lancé fin 2023, prévoit la mise en commun des automates de ces banques, avec un objectif de réduction de 3 000 points de retrait d’ici à 2026.

Des alternatives en développement

Face à la diminution des DAB, d’autres solutions voient le jour pour garantir l’accès aux espèces. Les commerçants offrent désormais des services de distribution d’espèces, avec 27 418 points disponibles à la fin de 2023, soit une augmentation de 1,7 % par rapport à l’année précédente. Cependant, ces services restent limités par rapport aux DAB traditionnels, ne permettant des retraits qu’aux clients des banques partenaires et dépendant des horaires d’ouverture des commerces.

La disparition des DAB a également des répercussions sur l’inclusion sociale. Plus de la moitié des communes françaises ne disposent ni d’un DAB, ni d’un point d’accès aux espèces, ce qui peut pénaliser les personnes âgées, les individus à faible revenu et ceux touchés par la fracture numérique. Le cash reste très utilisé pour les paiements de proximité, et son accessibilité est cruciale pour ces populations vulnérables.

Maya Attig, présidente de la Fédération bancaire française, a souligné l’importance de maintenir l’accès aux espèces pour tous les Français, affirmant que les banques travaillent aux côtés de l’ensemble de l’écosystème pour garantir cette accessibilité malgré la baisse du nombre de DAB.

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