Les finances publiques françaises sont en zone rouge. Dans son rapport publié ce lundi, la Cour des comptes juge sévèrement les politiques fiscales des six dernières années, qualifiant la situation d’”inquiétante”.
La Cour des comptes met en lumière des hypothèses de croissance jugées “trop optimistes”, ce qui ébranle la crédibilité des objectifs budgétaires du gouvernement. En 2023, une année “très mauvaise”, a compromis les efforts de redressement pour 2024. Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, a souligné sur France Inter que “le prochain gouvernement devra réduire notre endettement”.
Baisse des impôts : Une stratégie critiquée
Depuis 2018, les baisses d’impôts et de cotisations, évaluées à plus de 60 milliards d’euros, ont contribué à aggraver le déficit sans compensation par des économies en dépenses. Les recettes fiscales, bien que renforcées par la fin des dispositifs de crise et certaines hausses d’impôts, restent faibles. Le rapport de la Cour des Comptes appelle à une révision sérieuse et réaliste des prévisions de croissance et de dépenses.
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Les mesures d’économie prises en urgence sont saluées mais jugées insuffisantes. Les crises agricoles, calédoniennes et les Jeux Olympiques de Paris 2024 ajoutent de nouvelles dépenses. Le rapport met en garde contre une trajectoire budgétaire peu crédible, soulignant que le déficit pourrait atteindre 5,9% du PIB en 2027 si les hypothèses optimistes ne se réalisent pas.
La France, déjà troisième pays le plus endetté de la zone euro, doit se préparer à une éventuelle procédure pour déficit excessif de la part de la Commission européenne. Moscovici insiste sur l’importance de convaincre Bruxelles de la détermination à redresser les comptes publics.