Le ministre français des Finances avertit d’une crise financière imminente

Depuis lundi, au lendemain de l’annonce de la dissolution du parlement, la Bourse de Paris a lourdement chuté sur fond d’inquiétudes concernant la situation politique en France. Les coûts d’emprunts ont également grimpé en flèche. Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire met en garde contre une “crise financière”.

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances

Le CAC 40, qui avait démarré la séance juste en dessous des 7.700 points, dégringole maintenant de 2,53 % supplémentaires, atteignant 7.504 points à 12h30. Cela marque une chute totale de 6 % depuis lundi, suite à l’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée Nationale. Cette décision a créé une incertitude politique majeure en France, ce qui préoccupe énormément les investisseurs. Le différentiel de taux avec l’Allemagne continue de se creuser, maintenant ainsi une pression intense sur le secteur financier.

Le ministre français de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a averti ce vendredi des risques d’une “crise financière” en France si la gauche ou l’extrême droite venaient à remporter les élections législatives anticipées.

La France emprunte désormais plus cher que le Portugal

Interrogé par FranceInfo sur les conséquences financières de la dissolution de l’Assemblée Nationale par Emmanuel Macron après les élections européennes, Bruno Le Maire a confirmé ces inquiétudes. La prime de risque exigée par les investisseurs pour les obligations d’État françaises a atteint son plus haut niveau en plus de quatre ans ce vendredi. Le rendement de l’OAT à dix ans est en passe de connaître sa plus forte hausse hebdomadaire, de plus de 25 points de base, depuis la crise de la dette de la zone euro en 2011, atteignant ainsi 3,18 %. Le spread, c’est-à-dire la différence entre les coûts d’emprunt français et allemand à 10 ans, atteint 78 points de base. En comparaison, le rendement du Bund allemand à dix ans, référence en zone euro, a baissé de plus de 8 points de base à 2,40 %.

“Nous empruntons désormais plus cher que les Portugais”, a souligné le ministre de l’Économie. “Ce n’est pas une question d’équilibre des finances publiques, mais bien des projets en cours et de notre capacité à financer cette dette.” Le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, en tête des sondages pour les législatives, propose une réduction de la TVA, notamment à 5,5 % pour l’énergie, l’alimentation et l’essence.

L’agence de notation S&P Global, qui a récemment abaissé la note de crédit de la France, a averti que les politiques proposées par l’extrême droite pourraient impacter davantage cette note. Les partis de gauche, ayant annoncé jeudi un programme commun pour les élections, prônent une baisse de l’âge de la retraite et l’introduction d’un nouvel impôt sur la fortune. “Avec les projets de l’extrême gauche et de l’extrême droite, la dette ne sera pas finançable”, a ajouté Bruno Le Maire.

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