Le Nouveau Front Populaire veut rétablir l’ISF cet été

Ce vendredi, le Nouveau Front Populaire a présenté son programme économique chiffré, annonçant au moins 180 milliards d’euros de dépenses et détaillant 119 milliards de recettes fiscales. L’ISF, triplé par rapport à 2017, toucherait désormais le patrimoine investi dans l’outil de travail.

Pour marquer les esprits, le Nouveau Front Populaire a dévoilé son programme économique. Ils promettent une transformation radicale dès cet été en cas de victoire aux législatives. Pour cela, ils prévoient un choc budgétaire et fiscal d’environ 30 milliards d’euros, avec en tête d’affiche un ISF revisité.

« Nous voulons entraîner l’économie française dans un cercle vertueux », a affirmé l’écologiste Eva Sas. Le plan inclut une première facture de 25 milliards d’euros de nouvelles dépenses, dépassant les 20 milliards d’économies prévues par le gouvernement actuel, qui seraient annulées par la gauche au pouvoir. Le total s’élèverait ainsi à 45 milliards.

Retour de l’ISF

Ces fonds financeraient une hausse de 10 % du point d’indice des fonctionnaires. De plus, un retour de l’ISF pourrait permettre la gratuité intégrale de l’école publique et la revalorisation des APL. Pour ne pas augmenter le déficit, le NFP envisage également des hausses d’impôts. Notamment une taxe de 15 milliards sur les « superprofits ». Eric Coquerel a précisé que cette taxe ciblerait les dividendes.

La mesure phare serait le retour de l’ISF, supprimé en 2017 par Emmanuel Macron. Le Nouveau Front Populaire prévoit 15 milliards d’euros de recettes, soit trois fois plus qu’avant 2017, en incluant les biens professionnels et l’outil de travail. Le programme LFI propose un taux de 0,5 % entre 800 000 et 2 millions d’euros, augmentant progressivement à 3 % au-dessus de 10 millions. « Les concernés pourront vendre des actions pour payer l’ISF, comme Elon Musk l’a fait pour acheter Twitter », a déclaré Julia Cagé.

180 milliards de dépenses

Le Nouveau Front Populaire prévoit 180 milliards d’euros de dépenses supplémentaires d’ici 2027, bien que le document distribué mentionne 150 milliards. Cette somme pourrait augmenter. En effet, celle-ci ne prend pas en compte le retour de la retraite à 60 ans, une mesure encore en débat au sein de la coalition.

Pour équilibrer ces dépenses sans augmenter les déficits, des recettes supplémentaires sont nécessaires. Cela inclut la suppression de niches fiscales inefficaces (25 milliards), une taxation renforcée de l’héritage (17 milliards) et un système d’imposition spécial sur les bénéfices des multinationales (26 milliards). Eric Coquerel a aussi mentionné une possible évolution de l’impôt sur les sociétés.

Le projet propose également une refonte de l’impôt sur le revenu, ajoutant 5,5 milliards de recettes supplémentaires pour les plus aisés, avec un taux marginal à 90 % au-dessus de 410 000 euros. Olivier Blanchard, ex-chef économiste du FMI, a exprimé des doutes sur les effets de ces mesures, prévoyant un départ en masse des entrepreneurs. Julia Cagé a répondu en rappelant son mea-culpa sur la crise grecque.

Au total, environ 119 milliards d’euros de nouvelles recettes fiscales ont été détaillés. Pour combler le déficit initial supérieur à 5 % du PIB, Eric Coquerel a évoqué des recettes supplémentaires, comme la taxe kilométrique sur les produits importés et la mise à cotisation des dividendes.

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