En 2024, la baisse des ventes de tabac entraîne un manque à gagner de 400 millions d’euros pour l’État français. Découvrez comment les mesures anti-tabac et l’augmentation des prix impactent les recettes fiscales.
Le tabac, un produit dont la fiscalité représente un enjeu majeur pour l’État français, connaît une chute notable de ses ventes, impactant directement les recettes fiscales. Ce mardi, le ministère de l’Économie et des Finances a révélé que les droits de consommation sur les produits du tabac devraient générer 13,6 milliards d’euros en 2024, soit un manque à gagner de 400 millions d’euros par rapport aux prévisions initiales.
Un Déclin des Ventes Malgré la Hausse des Prix
En 2023, le marché du tabac a baissé de 1,1 % en valeur et de 7,9 % en volume. En 2024, cette tendance s’accentue avec une chute spectaculaire des ventes. Selon les douanes, en juin 2024, le volume de cigarettes vendues chez les buralistes en France continentale a diminué de 23,33 % par rapport à l’année précédente. Le tabac à rouler a enregistré une baisse de 26,61 %. Les chiffres du premier trimestre 2024 montrent également une diminution de 100 millions de paquets par rapport à la même période en 2023, avec 650 millions de paquets vendus.
Malgré une augmentation du prix du tabac allant jusqu’à 1,50 euro par paquet en 2024, les ventes continuent de baisser. Ce phénomène s’explique par les mesures anti-tabac mises en place par le gouvernement pour réduire la consommation de tabac parmi les Français.
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Vers une Génération sans Tabac d’ici 2032
En novembre, le gouvernement a présenté un plan ambitieux contre le tabagisme. Son objectif est de créer une génération sans tabac d’ici 2032. Parmi les mesures phares, l’augmentation progressive du prix des cigarettes est mise en avant. Le paquet de cigarettes devrait atteindre 13 euros d’ici 2026. Le ministre de la Santé considère cette mesure comme la plus efficace.
Le plan prévoit aussi une extension des espaces sans tabac. Cela inclut les plages, parcs publics, forêts et abords de lieux publics comme les écoles. Une interdiction des cigarettes électroniques jetables, appelées « puffs », sera également mise en place.
Pour aider les fumeurs à arrêter, le dispositif « Mon bilan prévention » sera instauré. Il permettra de repérer le tabagisme à des âges clés. De plus, les pharmaciens pourront prescrire des traitements de substitution nicotinique. Cela facilitera l’accès aux aides pour arrêter de fumer.
Un Impact sur les Buralistes et les Recettes Fiscales
Le plan anti-tabac propose des mesures pour soutenir les buralistes, conditionnant les aides de l’État à des objectifs de santé publique, comme l’interdiction de vente aux mineurs. Cette stratégie vise à transformer le métier de buraliste tout en maintenant une certaine viabilité économique.
Le Royaume-Uni adopte une approche plus radicale en interdisant la vente de tabac aux personnes nées après 2009, une mesure votée en avril par les députés. Cette interdiction progressive vise à éliminer le tabagisme chez les futures générations.
Les Défis des Années à Venir
L’État français doit désormais faire face à des défis majeurs pour équilibrer ses recettes fiscales liées au tabac tout en poursuivant ses objectifs de santé publique. La baisse des ventes de tabac, bien que positive sur le plan de la santé, représente une perte financière significative. La hausse des prix et l’extension des zones sans tabac seront-elles suffisantes pour compenser cette perte tout en réduisant le tabagisme? Les années à venir seront cruciales pour évaluer l’efficacité de ces mesures.