L’Union Européenne (UE) a décidé d’imposer jusqu’à 38 % de droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois. Cette mesure, conservatoire pour le moment, vise à contrer ce que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qualifie de “menace d’inondation du marché” par des véhicules lourdement subventionnés par Pékin.
L’UE a annoncé de nouvelles taxes douanières le 4 juillet 2024 sur les véhicules électriques chinois, avec une application immédiate dès le lendemain. Les droits de douane provisoires varient entre 17,4 % et 37,6 %, en fonction des fabricants. Pour les constructeurs chinois comme BYD, Geely et SAIC, les taux sont respectivement de 17,4 %, 19,9 % et 37,6 %. Ces nouveaux tarifs viennent s’ajouter aux droits de douane déjà existants de 10 %.
Les entreprises étrangères produisant en Chine, telles que Tesla et BMW, qui ont coopéré à l’enquête de l’UE, se voient imposer des droits de 20,8 %. Les autres, non coopératives, devront s’acquitter de 37,6 %. Cette décision suit une enquête antisubventions débutée en octobre 2023.
Le gouvernement chinois a immédiatement réagi, menaçant de prendre “toutes les mesures nécessaires” pour protéger ses intérêts. Les négociations entre Bruxelles et Pékin sont attendues pour les quatre prochains mois, jusqu’à la décision finale en novembre. Cette période verra aussi des discussions au sein des 27 États membres de l’UE, certains comme l’Allemagne et la Hongrie étant réticents, tandis que la France et l’Espagne plaident pour des mesures fermes.
Les enjeux économiques
L’UE justifie ces mesures par une montée en puissance rapide des véhicules électriques chinois sur son marché, passant de moins de 1 % de part de marché en 2019 à 8 % aujourd’hui, avec des prévisions atteignant 15 % d’ici 2025. Cette croissance est attribuée à des prix plus compétitifs, environ 20 % inférieurs à ceux des modèles européens, grâce aux subventions de l’État chinois.
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Pour éviter une répétition des erreurs passées dans le secteur des panneaux solaires, où les entreprises chinoises ont rapidement dominé le marché, l’UE espère freiner cette tendance tout en restant conforme aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). La décision européenne intervient dans un contexte de tensions commerciales accrues entre les puissances occidentales et la Chine, touchant plusieurs secteurs industriels.