Retraite : le système par répartition c’est fini ? Les Français veulent le voir disparaître

73% des Français pensent que la retraite par répartition aura disparu d’ici 2050, selon un sondage. Entre 2035 et 2050, le pessimisme grimpe sur la Sécurité sociale, sur fond d’incertitudes politiques.

Retraite : le système par répartition, c’est fini ? La question crispe, car une large majorité anticipe un basculement. Selon un sondage Toluna/Harris Interactive présenté par le Haut commissariat à la stratégie et au plan, 73 % des Français pensent que le système de retraite par répartition n’existera plus ou “probablement” plus en 2050. Et le doute s’installe dès la prochaine décennie, avec un horizon 2035 jugé plus sombre par une majorité.

Le contexte politique ajoute une nervosité supplémentaire. Évoquant la réforme des retraites adoptée en 2023, Élisabeth Borne s’est dite ouverte à une “suspension”, a indiqué Élisabeth Borne au Parisien. Et puis, l’exercice de prospective “France 2035, France 2050”, lancé par Clément Beaune, pose une question simple et dérangeante : que restera‑t‑il de notre modèle si rien ne change ?

Les Français anticipent la fin du système par répartition en 2050

Dans ce sondage, près de trois quarts des répondants estiment que la répartition n’existera plus ou “probablement” plus en 2050. À échéance plus proche, d’ici 2035, plus de sept Français sur dix pensent que le système “se sera dégradé”. Un climat général de pessimisme se dessine aussi sur le reste du modèle social : deux tiers anticipent la poursuite de la hausse de la dette et du déficit publics, et projettent que la Sécurité sociale, “dans sa forme actuelle”, n’existera plus. Un détail qui change tout.

La photographie statistique est précise. Réalisée en ligne du 9 au 15 septembre auprès de 1 124 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas, l’enquête montre un pessimisme qui augmente avec l’âge : 56 % chez les 18‑24 ans, 35 % chez les 25‑34 ans, 19 % chez les 35‑49 ans, 11 % chez les 50‑64 ans, 6 % chez les 65 ans et plus. Interrogés sur l’intelligence artificielle, 39 % l’envisagent positivement, 41 % se disent inquiets. Car au fond, c’est le futur dans son ensemble qui inquiète, pas seulement la retraite.

Répartition et capitalisation se complètent pour la retraite

Ce que recouvre la répartition, concrètement : les cotisations versées par les actifs et leurs employeurs financent immédiatement les pensions des retraités. C’est le socle du système français, avec un régime de base et une complémentaire. Pour les salariés du privé, la complémentaire est gérée par Agirc‑Arrco sous forme de points acquis tout au long de la carrière, puis convertis en pension selon la valeur du point. Une mécanique de solidarité intergénérationnelle qui reste centrale, malgré les doutes exprimés.

D’un autre côté, la capitalisation sert de relais individuel et facultatif. Via l’épargne d’entreprise ou personnelle, chacun peut se constituer un revenu futur, par exemple avec un plan d’épargne retraite (PER). Depuis la loi Pacte du 1er octobre 2019, les nouveaux PER ont simplifié le paysage et les versements volontaires sont déductibles de l’impôt sur le revenu dans la limite de 32 419 €. Et pourtant. Le message porté par ces dispositifs est clair : répartition et capitalisation ne s’opposent pas, elles se complètent, pour atténuer l’érosion ressentie et sécuriser, autant que possible, le niveau de vie au moment du départ.

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