Les prix des billets de train à grande vitesse (TGV) de la SNCF ont augmenté de manière significative en 2023, dépassant largement l’inflation annuelle.
Selon l’Autorité de régulation des transports (ART), le prix moyen des billets de TGV a grimpé de 7%, alors que l’inflation s’est établie à 4,9%. Les offres économiques comme Ouigo n’ont pas été épargnées, avec une augmentation de 10%, bien supérieure à celle promise par la SNCF.
Les promesses non tenues de la SNCF
La SNCF s’était engagée à ne pas augmenter les tarifs au-delà de l’inflation, soit 5% pour 2023. Cependant, les données montrent une réalité différente, où ce sont les billets à bas coûts comme Ouigo qui ont subi les plus fortes hausses. “Les prix des services ferroviaires librement organisés, qui avaient fortement chuté avec la crise sanitaire, semblent ainsi effectuer un rattrapage,” explique l’ART dans son rapport du 27 juin 2024.
Fréquentation en hausse malgré les tarifs
En dépit de ces augmentations de prix, la fréquentation des trains a atteint des sommets en 2023. Avec 108 milliards de passagers-kilomètres, la hausse est de 6% par rapport à l’année précédente. Cette croissance survient malgré une offre de trains réduite de 1% en raison des grèves de mars 2023. Les services conventionnés comme TER et Intercités ont particulièrement bénéficié de cette hausse, enregistrant une fréquentation en hausse de 7%.
L’ART note également que “la fréquentation des services conventionnés TER et Intercités dépasse ainsi nettement son niveau de 2019 (avant Covid) (+21 %), tandis qu’elle reste en deçà pour les services conventionnés d’Île-de-France (-6 %)”.
Résultats financiers et impact sur les usagers
Grâce à ces hausses tarifaires, la SNCF a réalisé un bénéfice de 1,3 milliard d’euros en 2023, bien qu’en baisse par rapport aux 2,4 milliards d’euros de 2022. Le chiffre d’affaires a atteint 41,8 milliards d’euros, soutenu par une fréquentation record des TGV, qui ont transporté 122 millions de passagers, en hausse de 4% par rapport à l’année précédente.
La hausse des prix des billets s’explique par une demande élevée et une augmentation des coûts énergétiques. Bien que la SNCF ait tenté de limiter cette inflation avec un “bouclier tarifaire” pour les TGV Ouigo et les Intercités, ces mesures n’ont pas suffi. Les usagers, notamment ceux qui utilisent le train pour des déplacements quotidiens ou professionnels, ont exprimé leur mécontentement face à ces hausses.
L’ART souligne également une dégradation de la ponctualité, particulièrement pour les services conventionnés de longue distance, avec seulement 62% des trains Intercités arrivant à l’heure en 2023, une baisse de deux points par rapport à 2022.
