En 2022, malgré une inflation record, le niveau de vie médian en France est resté stable à 24 330 euros par an. Découvrez les facteurs qui ont permis cette stabilité et comment les mesures de soutien ont impacté les ménages les plus modestes.
L’année 2022 a été marquée par une inflation galopante en France, mais malgré ce contexte économique difficile, le niveau de vie médian a su rester stable. Selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS), le niveau de vie annuel médian des personnes vivant dans un logement ordinaire en France métropolitaine était de 24 330 euros. Pour une personne seule, cela correspond à un revenu disponible de 2 028 euros mensuels, et pour un couple avec un enfant de moins de 14 ans, de 3 650 euros.
Une stabilité surprenante malgré l’inflation
En euros constants, le niveau de vie médian est resté quasiment stable en 2022, avant et après redistribution. Cette stabilité est particulièrement notable dans un contexte où l’inflation a atteint une moyenne annuelle de 5,2 %, après une hausse de seulement 1,6 % en 2021. La baisse du chômage et l’amélioration de l’emploi salarié ont joué un rôle clé dans cette performance. En effet, les revalorisations successives du salaire minimum en janvier (+0,9 %), mai (+2,6 %), et août (+2,0 %) ont contribué à maintenir le niveau de vie.
La loi portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat a été un autre facteur de soutien. Cette loi a anticipé la revalorisation des retraites de base et d’autres prestations sociales, et a augmenté les plafonds d’exonération des heures supplémentaires et de la nouvelle prime de partage de la valeur (PPV). Ces mesures ont eu un impact direct sur les niveaux de vie des ménages les plus modestes, dont le premier décile (D1) a augmenté de 0,3 % en 2022.
Inégalités et pauvreté : une situation contrastée
Les inégalités sont restées à un niveau élevé en 2022, avec un indice de Gini stable à 0,294, proche de son plus haut niveau depuis 25 ans. Le rapport interdécile, mesurant l’écart entre le niveau de vie des 10 % les plus aisés et les 10 % les plus modestes, s’est légèrement réduit à 3,38, tout en restant proche de sa moyenne historique.
Le taux de pauvreté monétaire s’est établi à 14,4 % de la population, soit un chiffre stable depuis 2018, mis à part une hausse en 2020 due à la pandémie. En 2022, le seuil de pauvreté monétaire était de 1 216 euros par mois pour une personne seule. Plus de 9,1 millions de personnes vivaient sous ce seuil, soit 28 000 de plus qu’en 2021.
Les ménages les plus touchés par la pauvreté
Les indépendants ont été particulièrement affectés, avec une augmentation du taux de pauvreté de 14,6 % à 18,3 % entre 2021 et 2022. Cette hausse s’explique en partie par la fin des aides mises en place pendant la crise sanitaire. De plus, les familles monoparentales, malgré une légère baisse du taux de pauvreté à 31,4 %, restent parmi les plus exposées.
En revanche, le taux de pauvreté des salariés a légèrement diminué, grâce à la bonne tenue du marché du travail et aux revalorisations du salaire minimum. Les familles monoparentales ont également bénéficié de la revalorisation de l’Allocation de soutien familial (ASF) et de la prime exceptionnelle de rentrée.
Face à une inflation persistante, les mesures de soutien mises en place en 2022 ont permis de stabiliser le niveau de vie et de contenir la hausse de la pauvreté. Toutefois, les inégalités restent un défi majeur, avec des disparités importantes entre les différentes catégories de la population.