Taxer les milliardaires : une solution aux inégalités mondiales ?

Le G20 se réunit à Rio pour discuter de la taxation des super-riches, une initiative soutenue par plusieurs pays pour réduire les inégalités croissantes. Découvrez les enjeux et les débats en cours.

Des inégalités exacerbées et des milliardaires échappant à l’impôt : le G20 se penche sur une taxation internationale des plus riches. Ce jeudi à Rio de Janeiro, les ministres des Finances du G20 se réunissent pour discuter d’une proposition audacieuse : la taxation des super-riches. Face aux inégalités croissantes, cette initiative, portée par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, vise à redistribuer les ressources mondiales et à corriger un système fiscal de plus en plus régressif.

L’Injustice Fiscale sous les Projecteurs

« Certains individus contrôlent plus de ressources que des pays entiers », a déclaré Lula da Silva lors du lancement de l’Alliance globale contre la faim et la pauvreté. Selon lui, les milliardaires échappent à une taxation équitable, rendant les systèmes fiscaux plus régressifs au sommet de la pyramide sociale. Cette déclaration intervient en réponse à une étude alarmante de l’ONG Oxfam, révélant que les 1 % les plus riches ont accumulé 42 000 milliards de dollars supplémentaires au cours des dix dernières années, tout en étant faiblement imposés.

Un Débat Passionné au sein du G20

La proposition de Lula de taxer les milliardaires à hauteur de 2 % de leur patrimoine, comme suggéré par l’économiste Gabriel Zucman, suscite des réactions variées parmi les membres du G20. Si la France, l’Espagne, l’Afrique du Sud et la Colombie soutiennent cette initiative, les États-Unis s’y opposent fermement, jugeant peu pertinente l’idée d’un impôt minimal sur la fortune.

« La dynamique en faveur de l’augmentation des impôts sur les ultrariches est indéniable, et cette semaine est le premier véritable test décisif pour les gouvernements du G20 », souligne Layla Yakoub, responsable de la campagne « Justice fiscale et inégalités » à Oxfam France.

Un Impôt pour Réduire l’Extrême Richesse

Oxfam propose que les milliardaires soient soumis à un impôt annuel net sur la richesse d’au moins 8 %, estimant que cela serait nécessaire pour réduire l’extrême richesse. Actuellement, les milliardaires paient en moyenne un taux d’imposition équivalent à moins de 0,5 % de leur richesse, alors que leurs fortunes augmentent de 7,1 % par an en moyenne.

Au-delà de la taxation des super-riches, cette réunion des grands argentiers du G20 avant le sommet des chefs d’État et de gouvernement en novembre abordera également des sujets cruciaux comme le financement de la transition climatique et la gestion de la dette. Cependant, les divisions internes, notamment entre les pays occidentaux et la Russie, pourraient compliquer l’adoption d’un communiqué commun.

Des Textes Distincts pour une Coopération Internationale

Pour surmonter ces divergences, le Brésil propose de rédiger trois textes distincts : un document sur la coopération internationale en matière fiscale, incluant la taxation des super-riches, un communiqué final plus large, et une déclaration spécifique de la présidence brésilienne sur les crises géopolitiques.

« Il est probable, selon mon expérience des précédents G20, que les prochaines réunions à l’échelon ministériel imposent des textes distincts », a commenté Jutta Urpilainen, commissaire européenne aux partenariats internationaux.

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