Voitures électriques : La croissance stagne

Découvrez pourquoi le ralentissement des ventes de voitures électriques pourrait coûter des milliards aux constructeurs automobiles européens en 2025, et comment la réglementation CAFE impose des réductions strictes des émissions de CO2.

Le marché des voitures électriques traverse une période critique. Les constructeurs européens doivent réduire les émissions de CO2 de leurs ventes. Un ralentissement de la croissance des véhicules électriques pourrait leur coûter des milliards d’euros. La réglementation CAFE impose une réduction de 15 % des émissions de CO2 d’ici à 2025. Les pénalités pour non-conformité sont sévères : 95 euros par gramme de CO2 excédentaire, multiplié par le nombre de voitures vendues.

Un défi colossal pour les constructeurs automobiles

Luc Chatel, président de la Plateforme automobile française, exprime son inquiétude. Si la croissance des ventes de voitures électriques ne se reprend pas, les constructeurs risquent des amendes colossales. Les analystes d’UBS estiment le risque à environ 7,5 milliards d’euros.

Volkswagen pourrait voir une amende de 4 milliards d’euros, soit 19 % de son bénéfice avant intérêts et impôts. Renault pourrait faire face à une pénalité de plus d’un milliard d’euros, soit 28 % de son bénéfice. Stellantis serait moins exposé, avec une amende d’un milliard d’euros ne pesant que 5 % de ses profits.

La fin des subventions, un coup dur pour le marché

Le marché des voitures électriques souffre de la fin des subventions en Allemagne. La réglementation CAFE, souvent occultée par l’objectif de fin des ventes de voitures thermiques neuves en 2035, est une contrainte sévère. Les chiffres publiés en février montrent que les constructeurs doivent se préparer à provisionner les amendes.

Les constructeurs français réclament le maintien des bonus écologiques pour soutenir la demande et éviter des pénalités massives.

L’impact des décisions politiques et des ONG

En Allemagne, Volkswagen demande la suspension des amendes. Ils arguent que sans ces pénalités, la transition vers l’électrification serait compromise. Cette option est envisagée par le parti conservateur européen PPE, mais ne pourrait être appliquée qu’après l’installation de la prochaine commission européenne en décembre.

Les ONG restent sceptiques face à ces demandes. Lucien Mathieu, de l’ONG Transport & Environnement, rappelle que les constructeurs ont souvent réussi à atteindre leurs objectifs en dernière minute. En 2019, les marques avaient tiré le signal d’alarme, mais avaient finalement réussi à réduire leurs émissions de CO2.

Une stratégie de lancement produit en évolution

Les constructeurs dévoilent des modèles d’entrée de gamme à bas prix pour générer les volumes nécessaires. Une dizaine de nouveaux modèles de citadines électriques à moins de 25 000 euros sont attendus dans les 18 prochains mois. Cependant, si les ventes d’électriques continuent de ralentir, les constructeurs pourraient brader leurs modèles, réduisant ainsi leurs marges.

Les constructeurs pourraient aussi durcir la gestion des émissions de leurs voitures thermiques en cessant la vente des modèles les plus polluants. Cette stratégie pourrait toutefois mener à des ajustements douloureux, voire à une situation de “hara-kiri” selon certains représentants.

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