Les marchés mondiaux plongent suite à un rapport sur l’emploi aux États-Unis déclenchant la règle de Sahm, un indicateur de récession. Découvrez les implications pour l’économie et les réactions des experts.
Depuis une semaine, les marchés boursiers mondiaux sont plongés dans la tourmente. La cause : un rapport décevant sur l’emploi aux États-Unis, qui a déclenché ce que l’on appelle la « règle de Sahm », un indicateur souvent fiable de récession économique. Les investisseurs craignent désormais une récession imminente aux États-Unis, entraînant une chute significative des indices boursiers mondiaux.
La « règle de Sahm », conçue par l’économiste Claudia Sahm, stipule que l’économie américaine entre en récession lorsque la moyenne des trois derniers mois du taux de chômage dépasse de 0,5 point de pourcentage son niveau le plus bas des douze derniers mois. En juillet 2024, cet indicateur a atteint 0,53 point de pourcentage. Vendredi dernier, les chiffres du chômage américain ont révélé une augmentation inattendue à 4,3 %, le plus haut taux depuis octobre 2021. Ce chiffre a provoqué une panique sur les marchés, qui anticipent désormais une récession imminente.
Les réactions des experts
Malgré ces données alarmantes, Claudia Sahm elle-même reste sceptique quant à l’application de sa règle dans le contexte actuel. « Je ne crains pas que nous soyons actuellement en récession », a-t-elle déclaré au magazine américain Fortune. Elle souligne que plusieurs indicateurs économiques, tels que le revenu des ménages et la consommation, restent solides. Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a également tenté de rassurer les marchés, qualifiant la règle de Sahm de « régularité statistique » sans implications économiques directes.
Les craintes de récession ont accru la pression sur la Fed pour qu’elle réduise ses taux plus que prévu. Alors que Jerome Powell avait initialement prévu de maintenir les taux au plus haut depuis 20 ans, la situation pourrait changer avec les nouveaux chiffres du chômage. Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique chez Lombard Odier IM, estime qu’une baisse de 50 points de base pourrait être envisagée en septembre pour stabiliser les marchés.
Conséquences globales
Les marchés mondiaux ont fortement réagi à ces développements. Les indices japonais Nikkei et Topix ont chuté de plus de 20 % par rapport à leurs plus hauts récents, tandis que les futures de Wall Street prévoient des baisses significatives pour le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq 100. Les rendements des obligations américaines à deux et dix ans ont également diminué, reflétant une forte demande pour des actifs moins risqués.
Les économistes restent divisés sur les perspectives de récession. Les experts de Goldman Sachs ont augmenté la probabilité d’une récession en 2024 de 15 % à 25 %, tout en soulignant que l’économie américaine reste globalement robuste. Angelo Kourkafas, stratège d’investissement chez Edward Jones, rappelle que la croissance et l’emploi doivent naturellement ralentir lors d’un « atterrissage en douceur », même si cela inquiète les investisseurs.
Le prochain test pour les marchés aura lieu ce lundi à 16 heures avec la publication de l’indice de l’activité des services de l’Institute for Supply Management. Les investisseurs surveilleront de près ces données pour évaluer l’ampleur du ralentissement économique.