Après une semaine chaotique marquée par une chute de plus de 6% de l’indice CAC40, la Bourse de Paris a perdu sa place de première place boursière européenne. Sa capitalisation boursière a fondu de 258 milliards d’euros suite à l’annonce d’Emmanuel Macron de dissoudre le parlement.
Après sa chute de 6,3% la semaine dernière, Paris a perdu son titre de première bourse européenne au profit de Londres. La surprise est venue de l’annonce par Emmanuel Macron de la tenue d’élections législatives anticipées, entraînant une réduction de près de 258 milliards de dollars de la capitalisation boursière des entreprises françaises. Désormais, la capitalisation boursière de la Bourse de Paris s’élève à environ 3 130 milliards de dollars, contre 3 180 milliards de dollars pour les actions britanniques, selon Bloomberg. Les trois grandes banques nationales, Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole, ont vu leurs actions chuter de 12% à 15%.
“Nous traversons une période d’incertitude qui pourrait durer trois à quatre semaines, rendant le marché potentiellement plus instable”, a déclaré Alberto Tocchio, gestionnaire de portefeuille chez Kairos Partners, à l’AFP. En plus des banques, les opérateurs autoroutiers Vinci et Eiffage ont également connu une forte baisse, alimentée par des craintes de nationalisation. Par ailleurs, les grandes entreprises françaises du luxe subissent déjà la pression d’une reprise incertaine en Chine. “Vu l’énigme politique actuelle et le risque élevé jusqu’aux élections, nous n’avons aucune raison de nous précipiter pour acheter à la baisse”, a écrit Emmanuel Cau, stratège chez Barclays Plc, dans une note datée du 12 juin.
Dégradation de la dette française
L’incertitude entourant les élections législatives françaises des 30 juin et 7 juillet continuera de peser sur les marchés cette semaine. La montée des partis extrêmes, associée à l’incertitude quant aux conséquences des différents programmes sur les finances publiques, alimente les préoccupations concernant la dégradation de la dette française. Ce sujet est progressivement revenu au premier plan des préoccupations des investisseurs ces deux derniers mois. Après le maintien de la note de la France par Moody’s et Fitch, la dégradation de sa note par S&P (de AA à AA-) a rendu la situation encore plus préoccupante.
Vendredi dernier, la prime de risque exigée par les investisseurs pour les obligations d’État françaises a atteint son plus haut niveau en plus de quatre ans à 3,18%. Le spread, c’est-à-dire la différence entre les coûts d’emprunt français et allemand à 10 ans, atteint 78 points de base.