Le monde du luxe est-il à l’abri des fluctuations économiques mondiales ? Pas toujours, comme en témoigne le géant suisse Richemont, connu pour ses marques prestigieuses telles que Cartier et Piaget. Ce mardi, Richemont a dévoilé une légère baisse de son chiffre d’affaires trimestriel de 1%, atteignant près de 5,3 milliards d’euros, principalement en raison d’un recul significatif en Asie-Pacifique.
Durant son premier trimestre fiscal, s’étendant d’avril à juin, Richemont a vu ses ventes en Asie-Pacifique (hors Japon) chuter de 19% en euros, avec une baisse plus marquée de 27% en Chine, Hong Kong et Macao. “Cette baisse reflète à la fois le faible niveau de confiance des consommateurs et des comparaisons exigeantes avec la croissance à deux et trois chiffres de l’année précédente,” explique le groupe genevois. L’année dernière à la même période, Richemont avait enregistré une croissance de 40% en monnaies locales dans cette région.
En revanche, les ventes en Europe ont progressé de 5%, atteignant 1,17 milliard d’euros, grâce à la demande locale et aux achats des touristes. Aux Amériques, la progression a été plus marquée avec une hausse de 10%, reflétant une demande robuste à travers tous les canaux de distribution, pour un total de 1,22 milliard d’euros.
Une croissance spectaculaire au Japon
Le Japon s’est démarqué avec une augmentation impressionnante de 59% de ses ventes, portées par les achats touristiques et l’affaiblissement du yen. “La croissance a été alimentée par la demande intérieure et les dépenses touristiques florissantes des clients chinois, sud-coréens, sud-est asiatiques et américains,” détaille Richemont. Ce marché a atteint 603 millions d’euros, comparé à une croissance de 14% l’année précédente.
La joaillerie résiste mieux que l’horlogerie
La division joaillerie de Richemont, représentant sa plus grande part de marché, a connu une légère hausse de 2% en euros, atteignant 3,6 milliards d’euros. En monnaies locales, cette croissance s’élève à 4%. Cette performance a compensé en partie la baisse de 14% des ventes de la division horlogerie, tombées à 911 millions d’euros. Les marques de joaillerie telles que Buccellati, Cartier et Van Cleef & Arpels ont été mises en avant pour leur “bonne tenue” malgré des comparaisons exigeantes.
Lire aussi : Swatch Group : Le temps des profits s’érode sous le ciel chinois
En dehors de l’Asie-Pacifique, d’autres régions ont également montré des résultats positifs. Les ventes au Moyen-Orient et en Afrique ont augmenté de 8%, soutenues par la croissance des dépenses domestiques et touristiques aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite. La trésorerie nette de Richemont au 30 juin s’élevait à 7,3 milliards d’euros, contre 6,6 milliards il y a un an, malgré les défis rencontrés dans certains marchés clés.