Société Générale affiche des résultats financiers solides avec un bénéfice net en hausse de 23,7 % au deuxième trimestre, mais sa banque de détail souffre, entraînant une chute de près de 8 % en bourse. Découvrez les défis et stratégies en cours pour redresser la situation.
La tempête continue de secouer Société Générale. Malgré une augmentation notable de son bénéfice net, la banque française voit son action chuter de près de 8 % en bourse. Une baisse due principalement aux difficultés persistantes de sa division de banque de détail, qui contrastent avec les excellentes performances de ses activités de marchés.
Ce 1er août 2024, Société Générale a publié des résultats meilleurs qu’attendus pour le deuxième trimestre, affichant un bénéfice net part du groupe en hausse de 23,7 % à 1,11 milliard d’euros. Ces chiffres dépassent les attentes des analystes, qui tablaient sur 973 millions d’euros. Le produit net bancaire a également grimpé de 6,3 % pour atteindre 6,69 milliards d’euros, soutenu par la dynamique des activités de marchés.
Les activités de marché au beau fixe
Les activités de marché ont joué un rôle crucial dans cette performance. Le produit net bancaire de la banque de grande clientèle et solutions investisseurs, représentant près de 40 % de l’activité du groupe, a augmenté de 10 % au deuxième trimestre, notamment grâce à un bond de 24,4 % des revenus des métiers actions. “Nous avons connu un excellent trimestre”, a souligné le directeur général, Slawomir Krupa, dans un communiqué.
Cependant, la banque de détail en France continue de rencontrer des difficultés. La marge nette d’intérêt, un indicateur clé pour cette division, reste pénalisée malgré une amélioration. Slawomir Krupa a expliqué que cette situation est due à une augmentation des dépôts rémunérés et à une faible dynamique des crédits. En 2022, une politique de couverture de taux malvenue a également eu un impact résiduel de 150 millions d’euros sur le trimestre.
Révisions et ajustements nécessaires
Face à ces défis, Société Générale a revu à la baisse son objectif annuel de revenu net d’intérêt pour la banque de détail en France, désormais attendu au mieux à 3,8 milliards d’euros, contre 4,1 milliards auparavant. Cette révision s’explique par une hausse plus marquée que prévu des dépôts sur des livrets d’épargne réglementés et par un marché du crédit immobilier attentiste et compétitif.
Pour remédier à cette situation, Slawomir Krupa poursuit son plan de rationalisation. Après avoir annoncé la suppression d’environ 900 emplois à son siège parisien et la cession de certaines filiales, la banque est en discussions avancées pour vendre son activité de crédit à la consommation en Allemagne, Hanseatic Bank. “Nous continuons à avancer de manière ordonnée et efficace dans la mise en oeuvre de notre feuille de route”, a-t-il assuré.
Le coût du risque, indicateur de l’exposition au non-remboursement des crédits, s’est élevé à 387 millions d’euros, doublant ainsi par rapport à l’année précédente. Krupa a précisé que ce chiffre a été essentiellement affecté par des dossiers spécifiques dont l’impact est désormais derrière eux.