Vous vous demandez qui paie aujourd’hui l’impôt sur la fortune immobilière en France ? La réponse tient en un seuil simple et inchangé depuis 2018 : si votre patrimoine immobilier net taxable dépasse 1,3 million d’euros au 1er janvier, vous entrez dans le champ de l’IFI. En arrière‑plan, le baromètre immobilier qui a gonflé les valorisations ces dernières années a fait basculer davantage de ménages au dessus de la ligne.
Concrètement, l’IFI ne vise que la pierre, pas les actifs financiers. Et la mécanique est progressive, avec abattements et décote pour lisser l’entrée dans l’impôt. En France métropolitaine comme outre‑mer, un nombre non négligeable de foyers sont concernés, surtout dans les zones chères. Et là, une question revient sans cesse : qui sont ces redevables et où vivent‑ils vraiment ?
L’IFI 2025 concerne les patrimoines immobiliers au delà de 1,3 million €
L’IFI a remplacé l’ISF depuis le 1er janvier 2018 et ne porte que sur la valeur nette de votre patrimoine immobilier. Sont pris en compte les immeubles bâtis et terrains, les parts de SCI, SCPI ou OPCI à proportion des actifs immobiliers, ainsi que les biens en construction. Les biens affectés à une activité professionnelle sont exclus. La résidence principale bénéficie d’un abattement de 30 % sur sa valeur vénale, uniquement si elle est détenue en direct ; aucun abattement si elle est logée dans une SCI.
Le calcul repose sur un barème IFI 2025 progressif appliqué par tranches à la fraction au delà de 800 000 € : 0,50 % entre 800 001 et 1 300 000 €, 0,70 % de 1 300 001 à 2 570 000 €, 1,00 % de 2 570 001 à 5 000 000 €, 1,25 % de 5 000 001 à 10 000 000 €, puis 1,50 % au delà. Pour adoucir l’effet de seuil, une décote IFI s’applique lorsque le patrimoine net taxable est compris entre 1,3 et 1,4 million d’euros, selon la formule suivante : “Décote = 17 500 € – (1,25 % × valeur du patrimoine net taxable)”. Un détail qui change tout pour les patrimoines juste au dessus du seuil.
Combien de foyers paient l’IFI et où résident ils aujourd’hui
D’après les données de la DGFIP, 176 000 foyers ont été soumis à l’IFI en 2023, soit environ +7 % en un an. Le patrimoine net déclaré a atteint 434 milliards d’euros sur la même année, en hausse de 7,1 %. L’impôt collecté s’est élevé à 1,9 milliard d’euros en 2023, soit +6,2 % sur un an, pour un montant moyen versé de 11 100 € par foyer fiscal.
Où habitent ces ménages ? Plus d’un quart des foyers assujettis sont parisiens, suivis des résidents des Hauts de Seine 10 % et des Yvelines 5 %. Environ 4 % vivent à l’étranger. Et puis, une disparité se dessine : les trois quarts des redevables se situent dans la première tranche d’imposition, avec un patrimoine total compris entre 1,5 et 2,5 millions d’euros, pour un IFI moyen d’environ 5 200 € en 2023. À l’autre extrémité, 5 % des contribuables déclarent plus de 5 millions d’euros et acquittent près d’un tiers des recettes totales. Signe que la géographie réserve des surprises, ce n’est pas à Paris que l’IFI moyen est le plus élevé mais au Gosier, en Guadeloupe, où 62 foyers déclaraient un patrimoine moyen de 3,49 millions d’euros et versaient environ 21 000 € chacun.
Le profil type d’un redevable IFI en France
Le portrait robot se précise. Les redevables IFI sont en moyenne plus âgés que les contribuables à l’impôt sur le revenu : 70 ans contre 53 ans, et plus d’un tiers 36 % ont plus de 75 ans. Ils détiennent plusieurs biens immobiliers, la résidence principale ne pesant qu’une part réduite de leur patrimoine, avec une valeur moyenne estimée autour de 550 000 €. Car au fond, ce n’est pas la maison de famille seule qui déclenche l’IFI, mais l’accumulation de biens secondaires, d’investissements locatifs ou de parts de sociétés immobilières.
Leur structure de revenus confirme cette logique patrimoniale. Alors que salaires et traitements représentent environ 63,1 % des revenus pour un contribuable français moyen, ils ne pèsent que 22,9 % chez les foyers également redevables de l’IFI. En réalité, leurs ressources proviennent davantage du capital que du travail. Une donnée qui éclaire le profil, sans tout dire, et qui explique aussi pourquoi les valorisations immobilières et la structuration du patrimoine jouent un rôle décisif dans l’entrée dans l’impôt.