Les fintechs françaises peinent à lever des fonds

Les start-ups françaises du secteur bancaire et assurantiel (fintechs) ont une fois de plus vu leurs levées de fonds diminuer au cours de l’année, rapportait l’Observatoire de la fintech ce mardi.

Durant le premier semestre 2024, les fintechs françaises ont amassé 630 millions d’euros, soit une baisse de 6% par rapport aux 673 millions d’euros collectés sur la même période l’année précédente, et nettement en deçà des performances des deux années précédentes. Cependant, le nombre d’opérations de fusion et d’acquisition a augmenté de manière significative.

Le président de l’Observatoire de la fintech, Mikaël Ptachek, affirme que le « niveau plancher » a été atteint. « À conditions de marché politique et économique égales », précise-t-il, en soulignant que les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet engendrent une certaine incertitude pour l’économie française.

Parmi les levées de fonds notables, la start-up Pigment, spécialisée dans les outils de planification pour entreprises, a réalisé la plus importante collecte cette année avec 134 millions d’euros en avril, la faisant entrer dans le club des licornes. Zama, avec 68 millions d’euros, et Greenly, avec 50 millions d’euros, complètent le podium selon l’Observatoire.

L’incertitude politique inquiète

L’incertitude politique actuelle en France ne rassure guère l’écosystème technologique, malgré le soutien significatif des gouvernements d’Emmanuel Macron ces dernières années. « Un changement de politique peut avoir des conséquences importantes », avertit Ptachek. Un dirigeant d’une fintech dans le secteur de l’assurance exprimait la semaine dernière ses inquiétudes à l’AFP, redoutant que les progrès réalisés puissent être rapidement compromis.

Le nombre de fusions et acquisitions a atteint un record avec 33 opérations cette année. Par ailleurs, les start-ups, incapables de lever des fonds en raison des conditions économiques défavorables et ne parvenant pas à atteindre la rentabilité, sont souvent contraintes de se rapprocher. Certaines entreprises réduisent leurs effectifs en attendant des jours meilleurs, comme Payfit, Ledger ou la fintech Spendesk, qui ont respectivement licencié 92, 40 et 82 employés en un an. D’autres, comme la société de financement participatif October, ont cessé leurs activités.

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