Le secteur du bâtiment est en crise, et la situation ne fait qu’empirer. La Fédération française du bâtiment (FFB) a sonné l’alarme mercredi 10 juillet, révélant que 25 000 emplois ont déjà été détruits au premier trimestre 2024. Une situation dramatique qui pourrait s’aggraver si aucune mesure drastique n’est prise.
Entre juin 2023 et juin 2024, les mises en chantier ont chuté de 21 %, selon les chiffres de la Fédération française du bâtiment . Cette baisse s’explique par une conjoncture économique difficile : l’inflation a réduit les budgets des ménages, et la hausse des taux d’intérêt a freiné les projets immobiliers. Olivier Salleron, président de la FFB, a déclaré lors d’une conférence de presse : “S’il n’y a pas de mesure puissante, de mesure choc, pour relancer le neuf, ce seront 150 000 emplois qui sont menacés”. Il ajoute que si l’on prend en compte les postes induits, le nombre de suppressions d’emplois pourrait atteindre 300 000.
Impact de l’inflation et des taux d’intérêt
L’inflation a lourdement impacté les budgets des ménages, rendant l’accès à la propriété de plus en plus difficile. Parallèlement, la hausse des taux d’intérêt a découragé les emprunts, particulièrement pour les projets neufs. Les coûts des matières premières ont également explosé, contraignant les promoteurs à suspendre leurs projets. Des groupes comme Nexity ont été contraints de réduire leurs effectifs de près de 20 % au printemps.
Malgré les dispositifs gouvernementaux comme MaPrimeRenov, les aides n’ont pas suffi à compenser la chute de l’activité. Les Français n’ont pas engagé suffisamment de travaux de rénovation pour soutenir les professionnels du secteur. Le président Emmanuel Macron a reconnu un manque de mesures suffisantes pour soutenir le logement.
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Le secteur du bâtiment repose sur une main-d’œuvre importante, souvent peu qualifiée. La FFB souligne que le programme du Nouveau Front populaire, promettant des investissements massifs, pourrait être bénéfique. Cependant, la fédération s’inquiète des répercussions d’une potentielle hausse du SMIC de 200 euros, que les entreprises de la filière pourraient difficilement absorber.