Après deux ans de déclin marqué, le marché du crédit immobilier montre des signes de reprise encourageants. Selon le dernier baromètre Crédit Logement/CSA, la production de prêts a bondi de 12,2 % au deuxième trimestre par rapport au premier. Cette remontée amorcée en février 2024 se poursuit malgré la dissolution de l’Assemblée nationale en juin, qui laissait craindre une interruption des projets immobiliers des Français.
La production de crédits immobiliers a progressé de 12,2 % au deuxième trimestre, même si en rythme annuel, elle affiche encore une baisse de 25,5 %. Ce redressement se compare favorablement à la chute de 41 % enregistrée l’année précédente à la même période. Michel Mouillart, responsable de l’Observatoire Crédit Logement/CSA, relativise néanmoins cette reprise : “La chute fut belle, et la remontée est lente.”
Le marché est principalement tiré par les achats dans l’ancien, représentant environ les deux tiers des crédits immobiliers. Les cadres et professions libérales, profitant des baisses de prix et des taux d’intérêt favorables, sont les principaux acteurs de cette reprise. En effet, grâce à la maîtrise de l’inflation, la BCE a baissé ses taux, et les taux moyens des crédits ont diminué à 3,66 % en juin, contre un pic à 4,20 % à la fin de 2023. Cette baisse continue est de bon augure pour les futurs emprunteurs, avec des prévisions de taux moyens à 3,25 % d’ici fin 2024 et à 2,75 % pour fin 2025.
Les banques retrouvent de l’appétit
Les banques, après avoir reconstitué leurs marges, sont à nouveau prêtes à prêter. La part des prêts accordés sur des durées de plus de 20 ans reste élevée, à 64,2 %, facilitant ainsi l’accès au crédit pour de nombreux ménages. La situation économique actuelle, marquée par une inflation en baisse et des taux d’intérêt réels redevenus positifs, est favorable aux banques et devrait continuer à stimuler la demande de crédits immobiliers.
Cependant, malgré ces signes positifs, la capacité d’emprunt des ménages a été fortement impactée par les taux élevés des dernières années. En décembre 2021, les taux d’emprunt étaient inférieurs à 1 %, alors qu’ils avoisinent désormais 3,66 %. Cette augmentation a réduit la capacité d’emprunt de nombreux ménages, passant de 100 000 € à seulement 80 000 € en moyenne.