L’époque où le non coté était réservé à une élite d’initiés touche à sa fin. Depuis quelques mois, des acteurs de la fintech et de la banque en ligne bousculent les codes de l’investissement alternatif. C’est notamment le cas de Valhyr Capital, société de gestion de Ramify, qui propose désormais son fonds X Fund dans des contrats d’assurance-vie, avec un seuil d’entrée abaissé à seulement 1 000 euros.
Initialement lancé en février avec un ticket minimum de 100 000 euros, le X Fund, présenté comme un fonds “tout-terrain”, avait vu cette exigence passer à 20 000 euros, avant de la réduire drastiquement. Ce fonds evergreen, autrement dit sans durée de vie limitée, investit à la fois en private equity et en dette privée.
Trade Republic rend le private equity accessible dès 1 €
Mais l’accessibilité ne s’arrête pas là. Trade Republic, la jeune banque allemande en pleine ascension, a frappé un grand coup en rendant le private equity accessible à partir… d’un seul euro. Deux fonds sont actuellement proposés à ses clients : l’un géré par EQT Group, basé en Suède, et l’autre par le géant américain Apollo Global Management.
Ce seuil symbolique repose sur un modèle de mutualisation innovant. “Les deux fonds que nous proposons sont normalement accessibles avec respectivement 10 000 et 100 000 euros, mais nos 10 millions de clients nous permettent de les atteindre chaque mois”, explique Vincent Grard, responsable du marché français chez Trade Republic.
En pratique, l’établissement regroupe les ordres de ses utilisateurs pour atteindre les montants nécessaires auprès des gérants. Il propose également un marché secondaire interne, permettant aux investisseurs de revendre ou d’échanger leurs parts tous les mois, fluidifiant ainsi l’investissement dans des supports traditionnellement peu liquides.
Un accès facilité, mais pas sans risques
Cette démocratisation rapide du private equity soulève autant d’opportunités que de précautions. Si l’accès devient plus simple, les risques associés à cette classe d’actifs restent élevés : faible liquidité, horizon de placement long, et aléas de valorisation.
Les acteurs de ce nouveau paysage s’efforcent de lever les barrières techniques et financières, mais rappellent que le non coté ne s’improvise pas. Il s’adresse à des épargnants conscients de ses spécificités, capables d’assumer les éventuelles fluctuations de performance.