Printemps de l’immobilier, vers une reprise du marché ?

En 2024, le marché immobilier se réinvente : entre stabilisation des prix et baisse des taux, une période propice à l’achat semble se profiler.

Par Augustin Castel

L’année 2024 sera-t-elle celle du retour à la normale pour le secteur immobilier ? Connue comme une forte période de transactions, le printemps pointe le bout de son nez pour les agences immobilières.  

Malgré une baisse des transactions de 11,2 % par rapport au premier trimestre 2023, le baromètre de l’habitat souligne que « 61 % des non-propriétaires expriment le désir de le devenir ». Un chiffre confirmé par Charles Marinakis, président de Century 21, lors de son passage sur BFM Business le mardi 9 avril. « Le nombre de consultations de biens à la vente, les demandes envoyées aux agences, les alertes créées dans le cadre d’un projet d’acquisition ont augmenté de 10 à 30 % », détaille-t-il.  

Cette hausse de la demande peut s’expliquer par une stabilisation des prix. « Nous sommes dans la dernière phase d’ajustement des prix », annonce le président de Century 21. En effet, on note une baisse des prix d’environ 11 à 15 % depuis janvier 2024. Malheureusement, bien qu’il y ait un ajustement, il n’est pas notable sur tout le territoire français. Dans certaines régions, les prix continuent d’augmenter, et l’exemple le plus flagrant est celui de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur qui affiche une augmentation de +4,4 %. Cependant, cela est en train de changer.  

Des taux d’intérêt ajustés en 2024  

Pour la première fois depuis deux ans, les taux d’intérêt affichent une diminution. Ils passent d’une moyenne de 4,24 % en décembre 2023 à 4,15 % pour le mois d’avril 2024, selon l’Observatoire Crédit Logement. Ceux-ci pourraient potentiellement baisser d’ici le début de l’été à la suite des annonces de Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE), qui a donné rendez-vous le 6 juin, correspondant potentiellement à un premier assouplissement. 

Malgré cela, Charles Marinakis, président de Century 21, reste lucide sur le sujet. « Je rêve d’un marché où les taux s’équilibreraient aux alentours de 3 % car ils ne reviendront jamais autour de 1 % ». D’autre part, l’État s’est saisi de la problématique du logement puisqu’il y a eu des ajustements sur les prêts à taux zéro (PTZ). Ces prêts, à destination des primo-accédants, sont prolongés jusqu’en 2027 et les conditions d’accès ont été assouplies, ce qui bénéficiera à plus de six millions de foyers, leur permettant d’aller vers le neuf et l’ancien.  

Acheter neuf ou ancien ?  

Le marché de l’immobilier est divisé en deux grandes parties : le neuf et l’ancien. À l’heure où les prix se stabilisent pour le second, le domaine du neuf reste, quant à lui, sinistré. « Le marché des transactions de l’ancien a cette faculté à s’autoréguler », explique Charles Marinakis. « Cependant, le marché du neuf reste en difficulté et c’est un problème », ajoute le dirigeant sur le plateau de BFM Business.  

En effet, si le marché du neuf ne se régule pas, il y aura des complications sur l’approvisionnement, car cela entraîne une baisse des appartements mis sur le marché. Cela favorise également la tension entre l’offre et la demande et crée un assèchement du parc locatif privé. En définitive, le président de Century 21 rappelle qu’il est important que la filière immobilière reste soudée afin de faire face à la crise du logement. 

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