Myloot, la startup qui veut révolutionner la succession

Simplifier et apaiser la gestion des successions : voilà le défi de Myloot, une jeune startup parisienne rencontrée à VivaTech.

Robin Thomas (gauche) et Arthur Capelle (droite), fondateurs de Myloot lors du salon VivaTechnology le 24 mai 2024 à Paris
Robin Thomas (gauche) et Arthur Capelle (droite), fondateurs de Myloot lors du salon VivaTechnology le 24 mai 2024 à Paris

Un article d’Augustin Castel

« 40 % des successions se passent mal », explique Arthur Capelle, co-fondateur et président de Myloot, une jeune pousse de la tech croisée lors du salon VivaTechnology. La startup s’est donnée comme objectif de soulager la charge mentale liée à la succession. « J’ai perdu mon grand-père en 2021, et j’ai vu ma mère gérer seule l’ensemble des démarches administratives durant la période de deuil », partage le dirigeant. À la suite de cela et d’interviews auprès de notaires, les fondateurs sont parvenus à la conclusion que la plupart des successions conflictuelle sont dues à un manque d’anticipation. Afin de remédier à cela, ils ont fondé Myloot, « une solution digitale ayant pour but de simplifier la gestion et la transmission des biens, financiers et immatériels, via un coffre-fort numérique sécurisé ».

En plus d’alléger la charge mentale des héritiers, Myloot permet également de mieux vieillir. En effet, l’entreprise s’adressant principalement, pour son volet business to consumer (B2C), à un public sénior, permet un gain de temps et un gain financier. « Le but est de parvenir à soulager les personnes qui utilisent notre solution en leur évitant un maximum de démarches administrative chronophage et compliquées», développe Robin Thomas, co-fondateur et directeur général de l’entreprise.

La mort un sujet encore tabou

Lancer une startup innovante comme Myloot n’est pas sans défis. « Trouver des personnes qui peuvent nous accompagner sur différents secteurs dont nous n’avons pas l’expertise est crucial pour avancer le mieux possible », explique Arthur Capelle. De plus, aborder les sujets liés au décès et à la succession reste tabou en France. Particulièrement chez les plus jeunes. « Nous nous sommes rendu compte que c’est un sujet tabou pour les jeunes, mais qu’il l’est moins avec l’âge », poursuit-il.

Pour sensibiliser le public à l’importance de la gestion des successions, Myloot prépare une série d’articles et de témoignages. Ces publications aborderont également la planification patrimoniale de manière anticipée. Ces contenus montrent que prévoir son décès évite des problèmes et permet de contrôler son patrimoine. Parallèlement, Myloot noue des partenariats stratégiques avec des notaires, des avocats, et des pompes funèbres. Ces collaborations incluent également des caisses de retraite. Ces entités de confiance peuvent aider à diffuser leur message. Elles contribuent aussi à éduquer le public sur ces sujets sensibles.

L’IA au service de la succession

Myloot utilise l’intelligence artificielle sur trois verticales afin de proposer un service complet à ses clients. Dans un premier temps, l’IA permet à l’application développée par l’entreprise d’analyser et de catégoriser les documents mis sur l’application. Dans un second temps, « l’intelligence artificielle va permettre d’évaluer le patrimoine renseigné. Elle pourra le comparer aux données du marché. Elle proposera ensuite des conseils adaptés. Par exemple, si une voiture perdra de la valeur ou si un bien immobilier est en baisse », explique Arthur Capelle. Robin Thomas, le directeur général, ajoute que l’application est accompagnée d’un chatbot afin de proposer un accompagnement personnalisé.

Pourtant, à peine lancée, l’entreprise ne souhaite pas s’arrêter là. « Notre objectif est de nous intégrer à la blockchain. L’idée est de décentraliser le coffre-fort numérique et les actifs qu’il contient », développe le directeur général. « Nous espérons pouvoir atteindre, dans le futur, un point où des biens comme des immeubles, des appartements ou des voitures pourraient être tokenisés et échangés comme des cryptomonnaies », ajoute-t-il. De plus, les fondateurs comptent utiliser les « smart contracts » afin d’automatiser l’envoi de documents après le décès d’un utilisateur de l’application et ainsi simplifier les successions. Ainsi, les informations seront directement transmises aux professionnels et redistribuées selon les souhaits du défunt.

Myloot souhaite commercialiser son application d’ici la fin de l’année 2024. Avant cela, « Nous profitons de la phase de développement pour nouer des partenariats. Cela permettra de proposer un premier produit de facilitation d’inventaire sous forme de livret. Il sera disponible quant à lui d’ici juin 2024 », conclut Arthur Capelle.

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