1 120 agences immobilières ont mis la clé sous la porte au cours des douze derniers mois, en hausse de 112% en un an. Le nombre de faillite devrait atteindre 1 400 agences en 2024.
Baisse de l’activité, chute des crédits, annulations ou suspensions de ventes… Les agences immobilières sont en première ligne de la profonde crise touchant le secteur immobilier depuis la hausse des taux d’intérêt en janvier 2022. Au cours des douze derniers mois, 1 120 d’entre elles ont cessé leur activité, selon le cabinet d’études Altares.
Ce chiffre équivaut à “une agence immobilière sur 24, soit une augmentation de 112 % en un an et quatre fois plus en trois ans”, alerte Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM). Parallèlement, un administrateur de biens sur 110 a fait faillite, représentant une hausse de 35 % en un an.
Baisse des agents commerciaux de 15%
Le nombre de collaborateurs, souvent désignés comme “agents commerciaux”, a également diminué de 15 % en un an. Ce statut, moins protecteur que celui de salarié, a vu ses effectifs passer de plus de 90 000 cartes professionnelles délivrées par la Chambre de commerce et d’industrie à son apogée en 2023, à moins de 79 000 en avril 2024. Cependant, les salariés sont peu affectés par cette baisse se maintenant à un peu moins de 66 000 cartes en avril, selon les données fournies par la FNAIM.
Ces augmentations de défaillances d’entreprises “sont principalement dues à la hausse des taux d’intérêt, passés en un peu plus de deux ans de 1 % à plus de 4 %, mais également au remboursement des Prêts garantis par l’État (un dispositif d’aide instauré par le gouvernement pour surmonter la crise du Covid et l’arrêt d’activité) et aux remboursements des dettes envers l’Urssaf”, souligne le dirigeant du syndicat professionnel.
Un nombre de faillite record en 2024
Compte tenu de la gravité de la crise, la fédération prévoit 1 400 liquidations d’entreprises cette année. Ce chiffre légèrement supérieur au nombre de faillites enregistrées lors de la crise des subprimes, avec un record historique de 1 385 faillites en juillet 2009 sur un an. Elle anticipe également une baisse des prix de 5 % à 7 % et une réduction du nombre de transactions à 800 000 en 2024, soit une diminution de près d’un tiers (32 %) des ventes en deux ans. “Un phénomène qui ne s’est produit qu’une seule fois en cinquante ans”, précise-t-elle, faisant référence à la crise des subprimes de 2008-2009.
